Brice reprend le flambeau de Pétain...Là où l'histoire l'a laissé: rayon amnésie .

Publié le par BlindBlack

En 2008, de petits fonctionnaires dénoncent, des personnes en situation irrégulière mais qui attendent patiemment que la préféture les régularise, Vichy accueille des ministres européens sur le thème de l'immigration: répréssion et sélection.

Les ministres européens de l'Intérieur et de la Justice seront début novembre à Vichy pour une conférence visant à renforcer l'approche continentale en matière d'intégration.

Le ministre de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire Brice Hortefeux, tout juste revenu du Luxembourg où il participait au conseil de justice et des affaires intérieures européennes, était à Vichy jeudi 5 juin pour annoncer que la 3e conférence européenne sur l'intégration réunirait 27 ministres européens et 200 personnes (députés, sénateurs, représentants du comité économique et social européen, représentants des régions...) les 3 et 4 novembre 2008 à Vichy.) "Geste politique fort"
Le maire de Vichy Claude Malhuret se réjouit que Vichy soit « l'une des rares villes françaises à avoir la capacité de recevoir une telle conférence politique. Depuis 63 ans, c'est à dire en 1945, aucune conférence politique importante ne s'est tenue à Vichy. Je considère que ce geste est probablement l'un des gestes politiques des plus forts pour notre ville. Pour cela je remercie Brice Hortefeux, à titre symbolique ».
« J'ai toujours eu à coeur la préoccupation de faire avancer l'Auvergne, et l'organisation de cette conférence à Vichy est une seconde bonne nouvelle après le signal fort, solide et optimiste que j'ai obtenu pour construire l'Auvergne en qui concerne les transports », a souligné le ministre Brice Hortefeux.
« Cette conférence européenne permettra je l'espère de mieux faire connaître l'Auvergne et Vichy à l'échelle de l'Europe. De nombreux journalistes sont attendus pour passer deux jours durant l'été indien de Vichy », a-t-il ajouté.

Et en deuxième lieu, vont ils faire un tour à Caen ? Histoire de rafraichir les mémoires amnésiques...


Du jeudi 27 au vendredi 28 novembre 2008

COLLOQUE INTERNATIONAL : La dénonciation en France durant la Seconde Guerre mondiale

Ce projet a comme point de départ une interrogation contemporaine : dans les représentations mentales, le phénomène de la délation est inévitablement associé à l’Occupation et au régime de Vichy – les dénonciateurs sont supposés s’être comptés en millions et être restés, pour la plupart d’entre eux, dans le plus lâche des anonymats (les fameuses « lettres anonymes »). Les idées reçues sur le sujet abondent, et l’on peut dire qu’il est peu d’objets aussi insaisissables pour l’historien que celui de la dénonciation.

 Femmes tondues
  © NARA Archives Nationales Américaines

Tandis qu’elle s’est développée à l’étranger depuis une vingtaine d’années, notamment pour l’étude de l’Allemagne nazie et de l’Union soviétique, l’historiographie sur le sujet est inexistante ou presque à propos de la France. L’une des ambitions de ce colloque sera donc de tenter d’évaluer et de caractériser le phénomène pour les années 1940-1944 ; son principal objectif sera d’éclairer les spécificités géopolitiques et institutionnelles et les ressorts psychologiques individuels et collectifs liés à la période de la guerre, de l’Occupation et du régime de Vichy. Aussi, la dimension de comparaison internationale tiendra-t-elle une place primordiale, au détriment, par exemple, d’une comparaison trans-période (Antiquité, Révolution française, démocraties modernes, etc.). 

Le premier volet étudiera le phénomène sous l’angle du contexte né de la création de l’État français : en quoi la disparition des relais habituels de la démocratie et de l’opinion, associée à l’avènement d’un régime faisant de la « dénonciation » de l’ennemi l’un des moteurs de sa politique, a-t-elle favorisé la délation ? Une comparaison avec d’autres régimes dictatoriaux permettra sans doute de dégager quelques caractères structurels communs. Le second volet abordera la problématique de l’Occupation. Une part importante de lettres de délation a été envoyée aux autorités allemandes, à la fois dépendantes de ce type d’informations et méfiantes vis-à-vis d’elles. La possibilité – et la tentation – de jouer de plusieurs interlocuteurs explique-t-elle l’ampleur (supposée...) des délations adressées aux forces occupantes ? Une comparaison sera faite avec d’autres territoires occupés ou annexés par l’Allemagne. Fondé pour l’essentiel sur des recherches quantitatives, plus spécialement dans les dossiers d’épuration de la Justice de la Libération, le troisième volet permettra de croiser de nombreuses données relatives à la sociologie des délateurs et aux différents types de délations. Enfin, le quatrième et dernier volet étudiera les sanctions et les représentations des actes de délation à la Libération. Comparaison sera faite avec la situation italienne.

Comité scientifique : Jean-Pierre Azéma, Laurent Joly, Marie-Anne Matard-Bonucci, Jean Quellien, Annette Wieviorka, Olivier Wieviorka.

Accueil, présentation, J. QUELLIEN
Introduction, L. JOLY


I  Un phénomène social en régime d’exception ?
Présidence et discussion animées par M.-A. MATARD-BONUCCI

La France de Vichy
François ROUQUET, « La figure du “délateur” au cinéma. L’exemple du Corbeau et de quelques autres films »
Fabrice VIRGILI, « Délation et intimité dans la France de la Seconde Guerre mondiale »
Tal BRUTTMANN, « “Informateurs” et dénonciateurs professionnels sous Vichy »

Comparaisons européennes
Mimmo FRANZINELLI, « Le profil du délateur dans l’Italie mussolinienne »
François-Xavier NERARD, « La dénonciation dans l’URSS stalinienne (1928-1941) : théorie et pratiques »
Florin TURCANU, « Stigmatisation politique et incitation à la délation dans la Roumanie des années 1938-1944 »

 

II  Le contexte de l’Occupation et de la présence allemande
Présidence et discussion animées par J. QUELLIEN

France occupée
Grégoire KAUFFMANN, « Les officines intermédiaires de la délation au service des autorités allemandes »
Clément MILLON « L’OFK 670 de Lille et la justice française face à la délation »
Cédric NEVEU, « La délation “civique” au service de la politique de nazification dans les zones annexées (Alsace-Moselle) »

Autres situations en Europe
Patrice ARNAUD, « Les “informateurs” français de la Gestapo en Allemagne : recrutement, motivations et rôle dans la politique répressive nationale-socialiste »
José GOTOVITCH, « Dénonciations et dénonciateurs dans la Belgique occupée »
Barbara ENGELKING, « Délations aux autorités allemandes dans la Pologne des années 1940-1941»

 

III   Sociologie et état d’esprit des dénonciateurs sous Vichy et l’occupation allemande – Études locales
Présidence et discussion animées par O. WIEVIORKA

Michel LAFFITTE, « “Fabrication” d’une délatrice. Le cas Germaine Bernheim et la destruction des juifs de Poitou-Charentes »
Patrice BETBEDER, « Typologies de la délation et des délateurs dans le département de la Seine »
Julie CHASSIN, « Typologies de la délation et des délateurs en Normandie »
Christian BOUDANT, « Typologies de la délation et des délateurs dans le département de la Savoie »
Marc BERGÈRE, « Délation et délateurs sous l’Occupation au prisme de l’épuration dans le Maine-et-Loire »

 

IV  La dénonciation à la Libération : « inversion », épuration, mémoire
Présidence et discussion animées par Danièle LOCHAK

France
Stéphane LAMACHE, « Dénoncer aux autorités américaines à la Libération. L’exemple de la Manche »
Benn WILLIAMS, « “Dénoncer” les “délateurs” : l’épuration dans le Rhône, 1944-1953 »

Le cas italien
Valeria GALIMI, « Délateurs, informateurs et fascisme. L’épuration par la Justice italienne à la Libération »
Paola BERTILOTTI, « La délation des juifs : une mémoire silencieuse dans l’Italie républicaine (1944-1961) »

La dénonciation aujourd’hui, comme phénomène et objet scientifique
Fabien JOBARD, « Le citoyen et le délateur. Une problématique éternelle ? »

 Femmes tondues.jpg
  © NARA Archives Nationales Américaines

Conclusions 
Discussion animée par Annette WIEVIORKA 

 

RENSEIGNEMENTS :
Stéphane Simonnet
tél : 02 31 06 06 55
e-mail : ssimonnet@memorial-caen.fr

http://www.memorial-caen.fr

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