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Incroyable escroquerie

Publié le par BlindBlack

Affaire Madoff : les banques françaises exposées
à hauteur de 1 milliard

(c) Sipa
Les gestionnaires de fortunes en Europe tremblent, lundi 15 décembre, face à la fraude gigantesque du gérant de fonds new-yorkais Bernard Madoff, qui porte sur quelque 50 milliards de dollars.
Celui qui a été président du Nasdaq au début des années 1990, et qui est considéré comme une des figures de Wall Street, a été inculpé jeudi dernier pour avoir organisé une fraude géante via sa société de conseil en investissements suivant un montage pyramidal (appelé "chaîne Ponzi") par lequel les investisseurs arrivés en premier sont rémunérés avec l'argent versé par les investisseurs les plus récents.
Bernard Madoff, âgé de 70 ans, encourt 20 ans de prison et une amende pouvant atteindre 5 millions de dollars.

L'aristocratie financière mondiale touchée

Selon de premiers décomptes non officiels, les "banques privées", européennes spécialistes en gestion de fortunes et les investisseurs spécialisés dans les placements à risque de type "hedge funds" seraient exposés à hauteur de plusieurs milliards de dollars.
Ainsi, en Espagne, Santander a annoncé que les clients de son fonds spéculatif Optimal Strategic étaient exposés à hauteur de 2,33 milliards d'euros. Santander, deuxième banque européenne par la capitalisation, a ajouté qu'elle avait investi 17 millions d'euros pour son propre compte dans des produits de Madoff. La banque britannique HSBC, numéro trois mondiale par la capitalisation, a indiqué avoir une exposition aux fonds de Bernard Madoff d'environ 1 milliard de dollars.
Chez les françaises, BNP Paribas a déclaré qu'elle pourrait perdre 350 millions d'euros. La banque française souligne qu'elle n'a pas investi directement dans les fonds spéculatifs du gérant, mais qu'elle est exposée via "ses activités de marchés" et les prêts qu'elle a accordés à certains fonds qui ont en revanche investi dans les "hedge funds" de Madoff. Comme le Crédit Agricole, la Société Générale a évalué "à moins de 10 millions d'euros" les pertes liées à l'escroquerie. Natixis pourrait perdre jusqu'à 450 millions d'euros. CNP Assurances a, elle, une "exposition indirecte d'environ trois millions d'euros (après impôts) pour les actionnaires", et ce via un fonds de fonds, c'est à dire un fonds d'investissement qui place son argent dans plusieurs fonds, afin de diminuer les risques. 
Quant au bancassureur belge KBC, il a assuré lundi n'avoir "pas d'exposition significative" à la fraude et ne redouter "aucune incidence matérielle, même indirecte".
La société d'investissements du célèbre courtier de Wall Street attirait "l'aristocratie financière mondiale", soulignait dimanche le journal espagnol El Pais. Parmi les clients de la Bernard L. Madoff Investment Securities LLC, on trouve les grandes banques internationales, les plus discrètes "banques privées" et les confidentiels "family offices", sociétés chargées de gérer le patrimoine d'une seule riche famille.

Précédentes enquêtes infructueuses de la SEC

Si les chiffres sont confirmés, la fraude aurait en Espagne un impact supérieur à la faillite de la grande banque d'affaires américaine Lehman Brothers, pour laquelle les investisseurs espagnols étaient exposés à hauteur de 1,3 à 2,6 milliards d'euros.
En Italie, l'autorité boursière nationale, la Consob, a lancé une enquête auprès des banques et des investisseurs pour évaluer l'impact éventuel du scandale.
A Londres, une personnalité de la City, Nicola Horlick, présidente de la société de gestion Bramdean Alternatives, cliente de Bernard Madoff, a dénoncé la "défaillance systémique" des autorités de régulation américaines.
Le Wall Street Journal rapportait dimanche que l'autorité de régulation des marchés financiers américaine SEC a enquêté plusieurs fois sur Bernard Madoff depuis 1992 mais n'est jamais parvenue à démontrer la gigantesque fraude qu'il est aujourd'hui accusé d'avoir montée.
Reste qu'un ancien grand patron confiait à Challenges.fr, sous couvert d'anonymat: "Je me demande s'il n'y a pas eu des connivences, notamment de la part de la SEC, car Bernard Madoff était un personnage public."
 
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